Alimentation animale Un silo-séchoir pour l'usine Agrial de Fougères

Gagner en performance en misant sur la partie amont de l'usine. C'est le pari que s'est lancé Agrial, pour son site de fabrication d'aliments composés de La-Selle-en-Luitré à proximité directe de Fougères, en Ille-et-Vilaine. D'une capacité de 230 000 tonnes par an de production, l'usine ne disposait jusqu'alors que de 6 000 tonnes de capacités de stockage.« Nous ne couvrions que trois jours de production, tandis qu'aujourd'hui, nous atteignons un cumul de 46 000 tonnes de capacités de stockage. Et c'est toute la chaîne qui gagne en confort d'exploitation et en performances », détaillait Denis Termignon, directeur industriel et logistique amont d'Agrial, quelques jours après l'inauguration du 25 septembre dernier.Un investissement contenu dans la fourchette bassePremier étage de la fusée, le magasin de 9 000 tonnes de stockage à plat était mis en service depuis 2014. Il entame sa deuxième campagne. Deuxième étage, le nouveau silo à palplanche, d'une capacité de 30 000 tonnes vient quant-à-lui d'entrer en service depuis la moisson de 2015. Le séchoir qui y est adossé connaîtra le baptême du feu dans les prochaines semaines, avec le démarrage de la campagne de maïs grain. Il doit sécher 15 000 tonnes de maïs par an. Le site est désormais entièrement finalisé et fonctionnel.Sans dévoiler le montant de cet investissement, Agrial estime que ce dernier a pu rester contenu dans la fourchette basse des prévisions de financement. Grâce à cette maîtrise des coûts, la rentabilité sur capitaux est escomptée d'ici neuf ans, au lieu de dix ans et demi prévus dans le business-plan initial.Valoriser au mieux chaque grain en formulationGardant une capacité de production de l'usine constante, c'est dans la performance de la chaîne amont que le site doit trouver la rentabilité de l'investissement. Pour alloter au mieux les matières premières, le nouveau silo à palplanche d'une capacité de 30 000 tonnes, est doté de huit cellules de 3 000 tonnes, de deux cellules de 1 500 tonnes et de six cellules comprises entre 400 et 700 tonnes.« Le premier enjeu est celui de la qualité et nos nouvelles possibilités d'allottement nous permettront de valoriser au mieux les grains à leur juste valeur en formulation, indique Denis Termignon. Avec un séchoir à maïs en propre, nous avons aussi voulu conserver la maîtrise de la qualité du maïs. Nous avons volontairement surdimensionné ce dernier de 50 %, afin de pouvoir sécher moins fort et plus longtemps pour conserver toutes les qualités de l'amidon et améliorer sa digestibilité. »Moins tributaire des marchésDevenu multifonctionnel, le nouveau site promet de supprimer 1 300 rotations de camions par an en évitant les ruptures de charges inutiles. « Nous devenons également moins tributaires des marchés avec moins de besoins de dégagement à l'issue de la moisson. Nos nouvelles capacités de stockage nous permettront également de nous rendre opportunistes sur certains approvisionnements », assure Denis Termignon.Avec cet investissement, Agrial conforte son site de Fougères comme site majeur de sa branche amont de nutrition animale. Celle-ci est dotée de six usines de fabrication d'aliments du bétail, pour une capacité de production annuelle totale de 670 000 tonnes.

Camille Michel